Ausim Maroc

Le 12 décembre 2018, l’AUSIM a organisé son premier rendez-vous post-assises et le dernier de l’année 2018 (voir le Photo reportage).

Les rendez-vous de l’AUSIM s’inscrivent dans la vision DISRUPT, basée sur 7 axes et qui prône le partage d’expériences entre les adhérents en particulier et la communauté IT en général.

Dans la continuité du thème des assises : le Maroc Vers une ère digitale disruptive, ce rendez-vous était l’occasion de revenir sur LE concept en vogue du moment, celui du Digital Factory.

De quoi s’agit-il ?

Il s’agit d’entités créées, par les entreprises ayant entamé des projets de Transformation Digitale, pour améliorer les services existants ou en concevoir d’autres supportés par les prouesses de la Technologie (tel que la blockchain, l’intelligence artificielle, la big data, l’analytics), mais également pour apporter une valeur ajoutée à l’opérationnel aussi bien qu’aux services offerts aux clients, citoyens ou partenaires.

Les champions nationaux du Digital et de l’AUSIM ont été conviés à partager leur retour d’expériences. Ils’agit notamment de :

  • Ali AZERGUI, Head of Architecture au sein du Digital Office , Groupe OCP

  • Hassan DEBBAGH, DGA en charge de la Banque des particuliers et des professionnels, Groupe BCP

  • Abdelhakim HAMANE, Directeur Systèmes d’Information, SAHAM ASSURANCE

  • Adil LAHYANE, Directeur de Pôle en charge des Systèmes d’Information, CIH Bank

  • Yassine SEKKAT, Directeur Associé, McKinsey

Pour l’OCP GROUP, le Digital apporte un nouveau mode de fonctionnement améliorant considérablement les performances et les flux d’informations, favorisant une meilleure interaction entre les parties prenantes et permettant une ouverture vers de nouvelles perspectives de performance.

La Digital Factory de l’OCP GROUP incarne des valeurs permettant de favoriser l’intelligence collective à travers et des modes de travail nouveaux, des talents digitaux qui accompagnent les métiers dans leur transformation digitale et un espace de travail adéquat.

M. AZERGUI a présenté, lors de son intervention, les leçons apprises de cette expérience, à savoir :

  • La disponibilité du Product Owner à 100% permet d’accélérer considérablement les réalisations

  • L’équipe du Lab doit être au courant des enjeux business et des événements externes pour mieux les anticiper

  • Le strict respect de la notion du MVP (Minimum Viable Product) permet de tirer le meilleur profit de la démarche

  • Des user-stories bien faites permettent aux équipes techniques de travailler efficacement

  • L’amélioration continue doit être encouragée dans les équipes à travers des rituels de résolution de problèmes

  • Les feedbacks réguliers sont essentiels pour continuer à améliorer les produits et les rendre plu orientés utilisateur

  • La transparence est centrale pour l’agile, elle concerne aussi bien les métiers que les ressources techniques

Pour la BANQUE CENTRALE POPULAIRE, la Transformation Digitale n’est pas uniquement des mutations technologiques et projets IT, une dématérialisation des processus ou encore une application mobile ou site internet. Elle vise plutôt de mettre le client au cœur de la vision de l’entreprise, de rendre l’organisation agile et de s’appuyer sur un écosystème pour créer de la valeur.

La transformation digitale a permis à la BCP d’améliorer le parcours client, de diminuer le temps de traitement administratif, de mieux piloter les SLA et également de réaliser des économies.

M. Hassan DEBBAGH a rappelé que le facteur humain demeure un élément important pour la réussite de l’expérience Digital Factory, du fait du besoin de talents particuliers. Ces ressources sont souvent indisponibles sur le marché du travail et difficiles à attirer. Les processus de recrutement, la culture d’entreprise et les perspectives de carrière constituent des obstacles à surmonter, d’où la nécessité d’adopter une structure organisationnelle adaptée au Digital, disposant d’un environnement de travail attractif et une méthodologie et organisation de travail agile.

SAHAM ASSURANCE, quant à elle, a pris le pari du mode incubateur d’innovations clients pour sa Digital Factory. Cette dernière a été créée from scratch, bénéficie d’une autonomie opérationnelle et est constituée d’équipes pluridisciplinaires organisées en « Squad » qui englobe toutes les parties prenantes d’un sujet.

Pour M. Abdelhakim HAMANE, le lancement d’un sujet à traiter au sein de la Digital Factory, commence par la définition d’un périmètre claire avec des enjeux métier importants. Le sujet passe ensuite au stade d’initiatives et challenges puis par le stade du calcul et validation du ROI avant d’être pris en charge par l’entité dédiée à la Transformation.

La réussie de cette expérience réside, selon M. HAMANE dans les facteurs suivants :

  • La bonne définition du scope, des objectifs et du ROI

  • Le sponsorship fort du management

  • La gestion spécifique des ressources humaines

  • La méthodologie agile

  • L’architecture flexible et choix technologiques pertinents

Pour le CIH BANK, représenté par M. Adil LAHYANE, la Transformation Digitale est une question de survie à moyen terme. Elle est basée sur 5 axes :

  • La gouvernance digitale

  • La communication et marketing

  • Les ressources humaines et la conduite de changement

  • Le réseau physique d’agences

  • Les systèmes d’informations

Au niveau des systèmes d’information, deux modes doivent cohabiter et sont stratégiquement importants pour l’organisation : un mode caractérisé par la stabilité, la disponibilité et la résilience aux fonctions de l’organisation, il évolue à un rythme plus lent, et un mode en constante mutation nourri d’innovations informatiques.

Pour Mckinsey, leader mondial des projets de Transformation Digitale, les Digital Factory ont pour objectifs de :

  • Accompagner d’une manière efficace et effective l’entreprise dans sa transition digitale

  • Développer des solutions adaptées aux besoins, rapidement déployées et intégrant l’avis des utilisateurs

  • Attirer les talents digitaux

  • Structurer le développement de l’écosystème digital

Selon M. Yassine SEKKAT, la réussite d’une Digital Factory est tributaire de la mise en place de 5 piliers :

  • Une structure organisationnelle adaptée

  • Des processus RH innovants

  • Une méthodologie de travail basée sur les principes d’Agile et Design Thinking

  • Une gouvernance dédiée

  • Un environnement adéquat favorisant l’innovation

Cependant, selon M. SEKKAT toujours, la Digital Factory n’est pas une fin en soi mais une étape importante dans le processus de digitalisation d’une entreprise.

Le rendez-vous s’est terminé vers 20h30 par une série de questions/réponses et un cocktail dinatoire offert par l’AUSIM.